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philippe billard - photographe
Bâtie entre 1930 et 1939 en rempart à l’Allemagne, la ligne Maginot rassemblait environ 12.000 ouvrages répartis le long des frontières de la Manche à la Méditerranée. Une anticipation vaine et démesurée qui, 80 ans après, demeure visible dans le territoire.
Suite à la seconde guerre mondiale, l’essor économique et démographique transforme durablement la société française et favorise l’émergence du modèle périurbain. Affranchie de ses limites, la ville accélère son expansion au point de rentrer en contact avec des obstacles comme la ligne Maginot.
Conçus pour être indestructibles, les blockhaus de la ligne trouvent aujourd’hui de nouveaux usages à l’instar de caves, abris de jardin, fondations, pigeonniers ou simple décor. Ces transformations et adaptations témoignent de la créativité et du rationalisme dont font preuve les habitants pour composer avec l’existant et illustrent parfaitement la notion de patrimoine vivant.
C’est le grand paradoxe de cette ligne, longtemps jugée inutile, qui trouve aujourd’hui de multiples fonctions. Ainsi, peut-être la Ligne Maginot n’a-t-elle jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui.